Publié le 31 Octobre 2016

Mercredi 2 novembre (21h45): ajout des résultats de Nicolas Campodonico et Amélie Leze. Classement publié sur le site de la course ("rang" d'arrivée) remplacé par le classement officiel de la FFA (temps réel). 
Mardi 1er novembre (18h30):
 ajout des résultats de Julien Carlier et de Nathalie et Jean-Pascal Saupagna.

Dimanche 30 octobre, c'était la 38ème édition de "Marseille Cassis". Ce 20 km à label international FFA se courait à guichets fermés, soit près de 15000 participants qui, après les contrôles de sécurité imposés au départ, ont pu profiter des beautés du parcours sous un grand soleil printanier...

Dans l'imposant peloton (photo ci-dessous au km 13), sept représentants de l'ASPTT Nice Athlétisme: Amandine Ginouves, Bernard Lefevre, Julien Carlier, Nathalie et Jean-Pascal Saupagna, Amélie Leze et Nicolas Campodonico...
Marseille Cassis 2016 - Sept athlètes de l'ASPTT Nice parmi 15000 participants !
Deux semaines seulement après sa 2ème place sur les 47 km / 2800 m D+ du Trail de Tende, Amandine rallie Cassis en 1h28'36, terminant en 47ème position des 3962 femmes classées !), un résultat à faire croire que sa récente escapade sur les cimes du Mercantour n'était en fait qu'une gentille ballade en montagne :) !

Les commentaires de course de Bernard nous apprennent qu'il avait fait preuve d'une prudence certaine à l'approche de ce 20 km au profil accidenté, évitant toute compétition le WE précédent, se "privant " ainsi de son habituelle course hebdomadaire...:) !
Résultat, notre Master 3, un peu ralenti en première partie de parcours par l'allure de sa vague de départ - la dernière à partir, "s'envole" sur la deuxième partie et finit au sprint - le grand plaisir de Bernard, classé en première moitié du scratch et 168ème des 529 arrivants de la catégorie !

Quant à Julien, alias Franck Manavit, il faisait la course en duo avec Amandine, presque incognito puisqu'il portait le dossard de Franck, mais les fins limiers de la rédaction du blog ont fini par le démasquer :) ! 

Et, comme on vient de le montrer, nos fins limiers ont vraiment du flair puisqu'ils ont finalement débusqué Jean-Pascal et Nathalie, qui étaient engagés au nom de leur entreprise... et, suite à la parution des résultats officiels sur le site de la FFA, Nicolas Campodonico qui accompagnait Amélie Leze à l'occasion de sa première course sous les couleurs du club :)...

Marseille Cassis 2016 - Sept athlètes de l'ASPTT Nice parmi 15000 participants !  A 400 m au-dessus de la mer, vue sur Cassis depuis le Cap Canaille (photo: Bernard - clic G pour agrandir)

Résultat ASPTT Nice - 14231 classés
    Clt   Doss.                                                     Cat / Rang    Tps officiel    Tps réel    Sx / Rang     km/h
   692 15673   CARLIER JULIEN                 SEM                  01:49:17     01:28:30     M     646     13,56
   703    4638  GINOUVES AMANDINE        SEF        29      01:49:22     01:28:36     F        47     13,54
   882    1501  SAUPAGNA JEAN-PASCAL  M2M       78      01:30:06     01:29:56     M     827     13,34
1792    1502   SAUPAGNA NATHALIE         M1F        38      01:36:26     01:36:15     F      122     12,47
6584      648   CAMPODONICO NICOLAS  SEM  2710      02:15:23     01:54:36     M   5659     10,47
6585    7083   LEZE AMELIE                         SEF     474      02:15:23     01:54:36     F      475     10,47
6885    5560   LEFEVRE BERNARD           M3M     168      02:35:48     01:55:33     M   5884     10,39

Classement complet
Marseille-Cassis
(parcours...)

Pierre Planas  - http://nice.asptt.com         Nicolas    Amélie    -    Cassis, finish plaisir    -    Julien    Amandine
Marseille Cassis 2016 - Sept athlètes de l'ASPTT Nice parmi 15000 participants !

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 31 Octobre 2016

La Maximoise 2016 (Sainte-Maxime) - Podium scratch pour Anthony Pouzolles (2ème)Dimanche 30 octobre, le club Sainte-Maxime Athlé Golfe de Saint Tropez (Var) organisait "La Maximoise", une course nature sur une boucle de 11,5 km au profil accidenté - secteurs vallonnés, passages à fort %, en montée comme en descente - soit un total de 350 m D+ (dénivelé positif) et 350 m D- (dénivelé négatif). 
Cette 4ème édition était inscrite au Challenge Route du Spiridon Côte d'Azur.

Sur les pistes forestières et sentiers de la forêt domaniale du «Quilladou », Anthony Pouzolles tire profit du profil du tracé pour terminer à une belle 2ème place, un podium scratch qui en appelle d'autres pour notre jeune Anthony (junior) :) !

Le Maxim's Trail, un  trail de 20 km / 1000 m D+, était également au programme de cette journée varoise.

Résultat ASPTT Nice - 126 classés
Clt                                       Clt Cat  Temps   Ecart      km/h
 2 POUZOLLES Anthony  2 JUM  50:02   1m15s   13.19

Classement complet
La Maximoise

Pierre Planas  - http://nice.asptt.com

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 30 Octobre 2016

Samedi 29 octobre à Woippy, à 150 km de ses anciennes terre vosgiennes, Sébastien Magyari participait à la première édition de la "Légende du Graoully", un trail nocturne de 12 km / 250 m D+. Les inscriptions avaient fait le plein avec 600 engagés auxquels s'ajoutaient 300 partants pour le parcours long (24 km), de quoi faire rêver tout organisateur de nouvelle course...
Légende du Graoully 2016 (Lorraine) - Sébastien Magyari sur ses anciennes terres                                  Séb à mi-parcours, un des passages animés au son du cor des Alpes                  

A l'arrivée, une belle 13ème place pour Sébastien et un chrono très encourageant pour la nouvelle saison... de cross :) !
"J'ai effectué la première édition de ce trail de 12 km et 250 d+  en Lorraine près de Metz. L'occasion de voir la famille avec une petite compétition pour la forme. Super ambiance avec un parcours qui peut aider pour un futur cross [Cross des Iles...]. Sébastien "

 Résultat ASPTT Nice - 563 classés
 Pl. Dos                                                                 Cat / Pl.    Temps     km/h 
13. 504 MAGYARI Sébastien ASPTT NICE   SEH  11   00:49:21  14,59

Classement complet
Article presse (Le Républicain Lorrain)
Vidéo départ 
La Légende du Graoully by Night (photos...)

Avec son escapade vosgienne, Sébastien nous rappelle que les prochains France de Trail auront lieu sur les terres de sa "première jeunesse". Ce sera le 17 septembre 2017 sur les parcours du Trail de la Vallée des Lacs, au coeur des hautes Vosges... petit avant goût avec ce montage de photos tirées du site de la course.

Pierre Planas - http://nice.asptt.com                                                                                      (clic gauche pour agrandir)
Légende du Graoully 2016 (Lorraine) - Sébastien Magyari sur ses anciennes terres

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 30 Octobre 2016

Suite et fin de la bien surnommée "Diagonale des Fous". Texte et photos: Bruno Lagarde. Publication: Pierre

"Allez, courage les amis, on aborde la dernière partie du GRR 2016 !
 

J'allais oublier un détail : lorsque je quitte le point de ravito du Maïdo, j'apprends par les bénévoles que François d'Haene a passé la ligne d'arrivée en vainqueur au stade de la Redoute depuis environ 8h. Ca calme. Je me surprends à regretter que François, Kilian et Xavier ne se soient jamais affrontés sur un ultra tous les trois au sommet de leur art : ça aurait sans doute donné lieu à un combat d'anthologie ...mais le marketing a ses raisons que la raison ignore !
                                                                                                                    (clic gauche pour agrandir les photos)
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3Je repars donc sur les crêtes du Maïdo sous les premiers rayons du soleil. Maintenant que ce terrible obstacle est surmonté, il faut se projeter dans les principales difficultés à venir : le sentier Kalla, le Chemin des Anglais, la montée et la descente du Colorado... et la chaleur.
 Je suis doublé par une fusée qui se trouve être l'homme de tête et futur vainqueur du « Trail de Bourbon », dont le départ a été donné depuis Cilaos la veille à 21h. A partir de maintenant, il va falloir faire la différence entre les bracelets rouges (concurrents du GRR) et les bracelets roses (concurrents du Bourbon).
Mais j'ai encore vraiment sommeil : vous allez croire que je ne pense qu'à ça, mais, en deux nuits complètes, je n'ai au total dormi qu'une petite heure, ce qui n'est tout de même pas un grand luxe.
Cependant, pour être vraiment performant, j'estime qu'il faudrait se contenter de deux siestes efficaces de 15 mn chacune sur l'ensemble de l'épreuve : on essaiera ça la prochaine fois !
J'aperçois un coureur paisiblement endormi, allongé sur l'herbe au soleil au bord des 1500m de vide du rempart de Mafate. C'est trop tentant : je m'allonge à côté de lui, en tout bien tout honneur, quel bonheur ! Quand mon réveil me tire du sommeil 20mn plus tard, mon voisin est parti mais je sens que, cette fois, cette pause m'a fait le plus grand bien.

                                Traversée de la Rivière des Galets
                                 [mais il marche sur l'eau ! NDLR]

C'est donc bien requinqué que j'aborde la très longue descente (13 km, 1800 D-), assez roulante pour une fois, en direction du littoral et de la 2ème base vie de Sans-Souci, la bien-nommée. Je reprends enfin un vrai bon rythme et me remets à doubler des concurrents. Au pointage, je gagne 10 places malgré ma sieste : c'est encourageant pour la suite.
A la base vie, j'opte pour une tenue adaptée aux chaleurs à venir et j'avale avec plaisir des crêpes à la confiture (très bonne idée,  ça,  les crêpes) et un cari poulet.
Au sortir du ravito, il fait très chaud, nous descendons encore un peu pour arriver pratiquement au niveau de la mer et traverser le lit large et pratiquement sec de la Rivière des Galets, que nous avions déjà croisée la veille en plein cirque de Mafate. Puis nous remontons en longeant sa rive droite, passons devant quelques cases où tous les enfants nous proposent de l'eau fraiche, en verre ou sur la tête.
Un peu plus tard, nous passons sous une banderole de fabrication artisanale à la gloire de Marcelle Puy, devant la case où elle réside. Marcelle est la star féminine du trail réunionnais, plusieurs fois vainqueur du GRR. Malheureusement, cette année, Marcelle a du abandonner à Mare à Boue en 6ème position, incapable de suivre le rythme imposé par les 1ères. Chez les hommes, Freddy Thévenin a subi le même sort peu avant Cilaos, symbole de l'échec des « coureurs Péi » à s'imposer sur leurs terres depuis une dizaine d'années, malgré leur très grande motivation et un statut assuré d'icône en cas de victoire.
 
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3De mon côté, je sais que, sauf accident, je terminerai ce GRR car je sens que j'ai encore des ressources et car, en général, je finis plutôt très bien mes ultras (à l'exception notable de la TransGrancanaria 2015 où j'avais fait les 25 derniers km avec un tendon d'Achille en miettes). Mais finir ne suffit pas, il faut être convaincu d'avoir tout donné pour n'avoir aucun regret après coup. Doubler le maximum de concurrents car c'est une compétition b... de m.... Et faire la dernière descente avant la nuit. Et profiter, tant que faire se peut !
Cependant, mine de rien, j'en garde un tout petit peu sous la semelle dans l'attente du « Chemin des Anglais » [photo ci-contre], dont on m'a dit le plus grand mal. Cette voie, dépourvue d'ombre et pavée de pierres de basalte totalement disjointes, est la plus ancienne route de la Réunion. Ce qui en reste permet de relier La Possession à Grande Chaloupe par la montagne sur 9 km. Elle permit aux anglais un accès vers Saint Denis en 1810 et leur facilita la reconquête de l'île.
Mais ce qu'on m'avait bien caché, c'est que le Chemin des Anglais n'est rien par rapport au sentier Kalla qui le précède : une espèce de parcours du combattant géant dans la forêt tropicale, où l'on se sert davantage des mains que des jambes pendant plus d'une heure et où l'on doit progresser à la vitesse record de 2 km/h environ.
Je sors survolté de ce petit enfer et retrouve Valérie au ravito de la Possession. Elle est à bloc elle aussi et me transmets plein de messages d'encouragements de la famille et des amis de Métropole. J'ai gagné 70 places depuis la base vie de Sans Souci, et je compte bien continuer.
Du coup, dans mon euphorie, le Chemin des Anglais me semble moins difficile que prévu, malgré la chaleur : il s'agit de trouver la bonne trajectoire parmi les pierres de lave posées, disons-le,  un peu n'importe comment par la DDE de l'époque (1767) !
                                                                             Colorado, ça sent l'écurie !
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3
Au ravito de Grande Chaloupe, au bord de la mer et du chantier colossal consistant à construire une route offshore sur pilotis pour détourner la route du littoral exposée aux effondrements de falaise, il ne reste plus qu'à avaler les 800m D+ permettant d'accéder au parc de loisirs du Colorado, dernière formalité avant la redescente finale sur le stade de la Délivrance.
Je donne tout ce qu'il me reste, mais j'ignore totalement le temps estimé d'ascension. Je me renseigne auprès des bénévoles et d'autres concurrents : les réponses varient de 1h à 5h. Je suis bien avancé !
C'est finalement 2h plus tard que j'aperçois, au bout d'un champ irréel suspendu entre l'océan et le cirque de Mafate, Valérie à l'entrée du ravito de Colorado. Elle ne m'attend pas car j'ai gagné 30 mn sur mon tableau de marche durant cette dernière grimpette. J'ai gagné 75 places depuis La Possession et n'aperçois plus aucun concurrent. Ni devant, ni derrière.
C'est un vrai moment de pur bonheur : le soleil commence à tomber, la température est agréable à cette altitude et je vais plutôt bien. Je me ravitaille légèrement pour la dernière fois et donne rendez-vous à Valérie 1 heure plus tard à l'entrée du stade de la Redoute. Je sais que ce n'est pas gagné pour elle car la route de Colorado est très sinueuse et car il sera sans doute très difficile de stationner aux abords du stade.
Je m'engage donc dans cette dernière descente que je sais technique et à la limite du praticable lorsqu'elle est boueuse et que les quadriceps rendent l'âme.
                                                                                                                Le Stade de la délivrance est en vue
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3
Sur terrain quasi sec, je ne rencontre pas de souci particulier, réussis à doubler encore une dizaine de concurrents et finis par apercevoir les projecteurs du stade de la Redoute, quasiment à la vertical en dessous de moi. Je me dis que si Valérie n'est pas au rendez-vous, je l'attendrai. Elle serait trop déçue et elle fait partie intégrante de ces moments magiques.
Les 500 derniers mètres permettant d'accéder au stade sont plats. Je profite de ces instants où toutes les souffrances s'évaporent pour sortir mes lunettes de vue et mon smartphone afin de partager ces instants en live avec famille et amis. C'est à cet instant précis que Valérie me rejoint. Génial ! Nous parcourons ensemble les 300 derniers mètres et franchissons ensemble la ligne d'arrivée, salués par un Ludo Collet égal à lui-même : extatique !
                                                                         L'arrivée avec Valérie
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3
Voilà, c'est fini, ya plus qu'à se vautrer sur la pelouse du stade, engloutir la 1ère Dodo passant par là, et profiter. Profiter du spectacle qui se poursuit, de l'ambiance, de la farandole de frontales descendant du Colorado, du rougail saucisse d'après course, des concurrents qui passent la ligne dans des états divers. Profiter d'avoir atteint son but. Je finis 434ème scratch et 60ème V2H, à 4h du chrono que je m'étais initialement et prétentieusement fixé comme objectif, mais je m'en fiche : je souhaite à chacun de vivre des moments aussi intenses !
                                                                                              C'est fini !
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 3
Bien qu'il en soit à sa 24ème édition, le GRR n'est sans doute pas l'ultra trail le mieux organisé qui soit : en cela, l'UTMB a quelques longueurs d'avance et frise la perfection. Mais le GRR a ce supplément d'âme qui le rend magique. Cette âme, ce cœur, c'est au public et aux bénévoles qu'il les doit. Cette épreuve est une longue communion avec une nature extraordinaire et avec une population spontanée et bienveillante : ça fait du bien à l'époque trouble que nous traversons.
 
Bruno Lagarde."

Rappelons quelques chiffres à rapprocher du résultat de Bruno: près de 2500 participants, 1688 coureurs classés (30% d'abandons) dont 344 dans la catégorie V2H (celle de Bruno).
Et pour celles et ceux qui sentent déjà monter une certaine nostalgie de cette épopée, un article de Frédéric Morand sur "Trail the World": course en tête et chiffres de la Diagonale des Fous 2016.              Pierre Planas

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 29 Octobre 2016

Bonne nouvelle pour les fans, notre narrateur du GRR a prévu une troisième saison pour le début de semaine prochaine. En attendant, voici donc la saison 2. Texte et photos: Bruno Lagarde. Publication: Pierre Planas

« Ainsi donc nous voilà en semi base jump dans le rempart du Cirque de Cilaos. Je craignais que les traileurs réunionnais ne nous explosent dans ces descentes très raides et très techniques sur lesquelles ils s'entraînent régulièrement. Ben non. Je m'en sors plutôt bien, sans prendre de risques inconsidérés, je continue à grappiller des places.
Nous doublons un concurrent au crane ensanglanté, poursuivant sa descente appuyé sur l'épaule de son camarade jusqu'au prochain ravito. Ce dernier nous lance en déconnant : « Il délire complètement. Posez-lui une question, vous allez voir ! ». Le traileur qui me précède, au fort accent toulousain, demande alors au blessé : « François Hollande a-t-il réussi son mandat ? ». Le mort-vivant lui répond en riant : « C'est qui François Hollande ? ». Nous poursuivons donc notre chemin, parfaitement rassurés sur son état.

                                                                  La remontée sur Cilaos                      (clic gauche pour agrandir les photos)
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 2
Je débouche sur l'une des rares portions plates du GRR (quelques centaines de mètres, pas plus) et aperçois au loin Valérie qui s'affaire au téléphone, à l'entrée du stand du ravitaillement de Mare à Joseph. Arrivé à son niveau, elle me plaque son téléphone sur l'oreille et m'explique en 3'' : « c'est la nana de SFR, elle ne veut parler qu'à toi pour te communiquer ton code ». Valérie avait préalablement demandé à un spectateur de se faire passer pour moi mais son accent créole l'avait trahi ! Mon arrivée à cet instant précis est surréaliste : je secoue donc mon interlocutrice qui semble sortir de son lit et obtiens ENFIN mon code PUK. Yes, je redeviens un homme moderne, équipé d'un smartphone en état de marche ! Je vais enfin pouvoir écouter  Stone & Charden, Mötley Crüe, Michel Sardou et Hubert-Félix Thiéfaine.
Pour rallier Cilaos, 1ère des 2 bases vies du GRR (Base vie = possibilité de manger chaud, de se doucher, de se changer, de dormir et de se faire soigner si besoin), il n'y a qu'une petite heure de parcours depuis Mare à Joseph, mais le soleil commence à taper fort et l'air est étouffant. Cilaos est, avec Mafate et Salazie, l'un des 3 grands cirques centraux caractéristiques de la Réunion. La ville de Cilaos, au pied du Piton des Neiges, est un peu le Chamonix local, avec de nombreux gîtes pour les randonneurs, des magasins de sport et d'artisanat (dentelle) et une ambiance très sportive. Haut lieu de la rando et du canyoning, on y cultive la lentille et la vigne pour y faire le vin-qui-rend-fou. On y accède depuis le littoral par l'extraordinaire « route des 400 virages » (le compte y est, croyez moi) que Valérie a du dompter de nuit, sans avoir dormi, accompagnée d'un traileur stéphanois très bavard ayant abandonné à Piton Sec, attendu désespérément  par son épouse à Cilaos.

A la sortie du sentier, je double Jacky Murat, 62 ans, 17 participations, vainqueur du GRR 1994. Respect.
A l'issue d'un km de bitume bordé de nombreux spectateurs, je me présente donc au pointage, à l'entrée du stade de Cilaos, en assez bonne forme.  Il est 13h30, nous n'avons effectué que 67km et je suis 884ème.
Je récupère mon sac d'assistance avec affaires de rechange, la douche est très froide et il y a la queue : j'y renonce au profit d'un simple débarbouillage. Mon cerveau fonctionne au ralenti, un peu comme si j'étais au col Sud de l'Everest, enfin j'imagine :  je perds bêtement du temps à défaire et refaire mon sac et à changer de short, maillot et chaussettes. Je perds également du temps faute de signalétique claire (c'est un défaut constant de l'organisation). Où faut-il rendre le sac d'assistance ? Où mange-t-on ? Par où sort-on ? Mon appétit est toujours correct et ça, c'est une excellente nouvelle par rapport à mes expériences passées. Je repars. Je traverse Cilaos en petites foulées et plonge en direction de Cascade Bras Rouge.

                                                    Coup de bambou au pied du col du Taïbit
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 2
1000m D+, c'est l'ascension qui nous attend pour atteindre le Col du Taïbit, sur l'arrête séparant le cirque de Cilaos du cirque du Mafate, le Piton des Neiges du Grand Bénare. C'est le 1er véritable juge de paix de la course.
Il fait très chaud, la digestion post-Cilaos fait également monter ma température corporelle : je prends un 1er coup de bambou. Mon allure baisse sensiblement, j'ai des nausées et suis, parait-il, très pale. Je trempe ma casquette à chaque gué, mais ça ne suffit pas.
J'atteins le ravito du pied du Taïbit en titubant. Je ne peux rien avaler. Je m'allonge (non, je m'affale) au milieu de la chaussée, seul point d'ombre alentour et je somnole pendant 15mn. Valérie m'apporte de l'eau et des fruits, et m'évite d'être écrasé par le bus.
Il faut repartir et, miracle, ça se passe pas trop mal : j'embrasse Valérie qui va enfin pouvoir dormir un tout petit peu et que je ne reverrai, si tout va bien, qu'au sortir du cirque de Mafate, en fin de nuit prochaine. Je retrouve des sensations normales et entreprends une ascension du col à allure correcte.

Le Cirque de Mafate, dans lequel je vais passer 13 heures, n'est accessible qu'à pied ou en hélico et ne dispose d'aucun réseau filaire. C'est un incroyable mille-feuilles  géologique, enchevêtrement de pics, de crêtes, de ravines et de plateaux sur lesquels sont déposés une vingtaine de hameaux (les ilets) comprenant chacun au moins une école et une église (les réunionnais sont très croyants et pratiquants). Ses premiers habitants furent des esclaves en fuite (les Marrons) qui s'y réfugièrent au 17ème siècle. L'isolement favorisa les unions consanguines à l'origine d'un nombre important de malformations parmi les mafatais.
A Marla, 1er des 5 ravitos de Mafate, tous les concurrents sont allongés dans l'herbe. J'ai gagné 130 places depuis Cilaos malgré mon coup de pompe. Le jour décline, la  température avec, l'appétit relatif est revenu. Tout va bien.
En quittant le ravito, le concurrent qui me précède fait un crochet pour faire sonner la cloche de la petite église, fait un signe de croix et repart.
                                                                                                                                           C'est reparti... ! 
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 2Très vite, je me retrouve seul pour la 1ère fois depuis le départ, dans la forêt à la nuit tombante. L'ambiance est particulière, mais pas du tout inquiétante. Au détour du sentier, à ma gauche, je vois une statuette d'un Bouddha assis en tailleur, les mains jointes, posée dans l'herbe. 1/2 seconde plus tard, Bouddha devient un petit conifère. Ca y est, je suis baptisé de ma 1ère hallucination, bienvenue chez Jimi Hendrix. Tutu, sors de mon corps ! Oula, va falloir penser à faire une petite sieste sans trop tarder.
Sorti de la forêt, j'arrive au col des Bœufs puis débouche sur le fameux et vertigineux « sentier scout », planté sur une arête séparant le cirque de Mafate du cirque de Salazie. Nous sommes en pleine nuit et je ne réalise donc pas l'ampleur du vide sous mes pieds mais je sais que, là, le faux pas est interdit.
Au ravito d'Ilet à Bourse, point le plus bas de Mafate, une vingtaine de concurrents sont endormis enroulés dans leurs couvertures de survie, allongés sur des cartons. Je m'accorde 20mn de sieste. Je perds du temps à sortir et déplier ma couverture. Une fois en place, je sens des gouttes d'eau sur mon visage. Il pleut et il fait froid. Tant pis, je reste. Ma « sieste » ne durera finalement que 15mn. Je ne parviens pas à replier ma couverture dans mon sac. Je l'abandonne sur place et repars.

S'ensuit un nombre indéterminé de courtes mais très raides montées et descentes de ravines. Ca n'en finit plus. Avant d'arriver au ravito de Grand Place, je suis escorté pendant quelques minutes par un jeune bénévole de 17 ans. C'est le fils du chef de poste : ses yeux pétillent d'envie d'être à notre place dès que possible. Il m'aide à me ravitailler puis repart avec moi. Sans doute découragé par mon manque d'éloquence, il finit par m'abandonner. Il est vrai que je suis peu bavard en course et très concentré sur la future terrible ascension du Maido qui nous permettra de sortir de Mafate : tous les expérimentés disent qu'il faut au moins 5 heures pour gravir les 1500m D+ qui nous permettront de nous extirper de ce trou.
Nous traversons la Rivière des Galets et entamons cette ascension par des marches terriblement raides. Je repense à ceux qui m'ont annoncé que la fin était bien plus dure que le début et, franchement, je ne vois pas comment cela peut-être possible !
                                                                        Roche Plate vue depuis le Maïdo
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 2
Au 1/3 de la montée, j'atteints le ravito de Roche Plate, le dernier de Mafate : j'ai absolument besoin de dormir. Je récupère une couverture de survie qui traine par là et m'allonge sur le béton froid au pied du mur de l'école. Je prévois de dormir 20mn mais j'oublie de valider le réglage de mon réveil : je me réveille frigorifié 30mn plus tard. Je n'ai plus de batterie sur mon téléphone. J'appelle Valérie, qui m'attend 1000m plus haut, avec le portable dune bénévole, pour lui indiquer que j'ai 3h de retard sur mon tableau de marche mais que tout va à peu près bien.
En repartant de Roche Plate, on entend les spectateurs qui acclament les concurrents à leur sortie du cirque, mais on ne voit rien : ni eux, ni le cheminement de frontales pour y parvenir.
J'accomplis les 3 heures d'ascension restante dans un état semi comateux : je trébuche régulièrement et me blesse bêtement la jambe contre un rocher. Cependant, cette dernière partie est moins raide que je ne le craignais.
                                                                 Le littoral vu depuis le Maïdo     
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Saison 2
A 5 heures, alors que le soleil levant rougit les crêtes et s'apprête à délivrer un spectacle extraordinaire dont nous ne profiterons malheureusement pas beaucoup, je sors enfin du cirque de Mafate à 2000m d'altitude au milieu de dizaines de valeureux et bienveillants spectateurs. C'est le moment que choisit ma frontale pour me lâcher : parfait, je n'en ai plus besoin !
Après 2km de parcours en crête en équilibre au-dessus de Mafate, j'atteints le ravito du Maido ou Valérie m'attend depuis 3h.
Je ne suis pas très bien, je n'ai pas très faim, j'ai sommeil. Je tente une purée + jambon : ça passe ! Le jour se lève. Il est 5h30 et je suis 595ème. Nous sommes partis depuis 31h30 et il reste une cinquantaine de km à parcourir...
 
Suite et fin mardi soir. Bruno Lagarde. »

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 28 Octobre 2016

Course nature de Montpeyroux 2016 (63) - Podium scratch pour Laurent BermonDimanche 23 octobre, alors que certains se "gavaient" de km et de dénivelé sur des "cross XXL" tracés sur des sentiers plus ou moins pentus et/ou glissants - plutôt plus que moins ! - Laurent Bermon exerçait son talent sur une compétition, certes également de type nature, mais plus proche des standards du cross, à savoir 9130 m... de distance, pas de dénivelé :) !

La saison des cross approchant, Laurent s'était donc engagé sur la 3ème édition de la Course nature de Montpeyroux dans le Puy-de-Dôme. Parti en première ligne, il se retrouva en position de disputer le podium mais dut finalement "se contenter" de la 3ème place... à seulement deux petites secondes du 2ème !

Résultat ASPTT Nice - 131 classés
Clt   Temps                                      Cat/Année/Clt
  3    33'46''  BERMON Laurent     SEM  77      2

Classement complet (site FFA)
Album Photos (Comité d'Athlétisme du Puy-de-Dôme)

Message reçu de Laurent après sa course: 
"Course nature de Montpeyroux (9 km), type cross, premier dossard depuis juin lors du 5000m à Compiègne !
Bonnes sensations et surtout motivation décuplée à l'approche des cross avec futurs coéquipiers vétérans."

Pierre Planas  - http://nice.asptt.com

                                                 (clic gauche pour agrandir)
Course nature de Montpeyroux 2016 (63) - Podium scratch pour Laurent Bermon

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 27 Octobre 2016

Comme annoncé dans l'article "La Diagonale des Fous 2016", nous allons vivre cette grande aventure de traversée de la Réunion, deux épisodes à découvrir sous la plume de Bruno Lagarde... 
Pierre  
                                           "Le Grand Raid de la Réunion, la di la fé !" ("c'est dit, c'est fait !")

"C'est toujours la même chanson en ultra-trail : passée la mi-course (et parfois même bien avant), on se dit que c'est trop long, trop dur, qu'on n'a pas mérité ça, qu'on est trop vieux pour jouer à ça, qu'on a mieux à faire et que l'on ne nous y reprendra jamais plus...
...et, deux jours plus tard, on ne garde que les meilleurs moments et on est prêt à re-signer pour corriger les imperfections et faire mieux la prochaine fois !
Ma 1ère participation au GRR (Grand Raid de la Réunion), alias la Diagonale des Fous, 24ème édition, ne déroge pas à cette règle.
Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Au coeur de la course - Saison 1
Je n'ai jamais couru aussi longtemps sur des terrains aussi techniques, autant souffert, autant eu sommeil, aussi peu dormi (1h20) sur deux nuits d'affilée...et ressenti autant de bonheur et d'émotion à l'arrivée, malgré une performance chronométrique un peu en deçà de mes objectifs initiaux.
Cette épreuve (167 km pour 9700m D+, soit l'équivalent de l'UTMB) est particulièrement difficile du fait de la conjonction de plusieurs paramètres :
Le manque d'acclimatation pour les métropolitains fraîchement débarqués, l'amplitude thermique (de 3° à 35°), la raideur extrême de certaines pentes, la technicité de certains sentiers (incomparables à tout ce que j'ai pu connaître en Métropole), la pluie qui, sous cette latitude tropicale, tombe toujours à un moment ou un autre de la course, et l'interdiction des bâtons.
Autant dire qu'il faut s'y aligner parfaitement armé physiquement et mentalement pour espérer rallier le stade de la Redoute (surnommé stade de la Délivrance) à Saint Denis sans vivre l'enfer.
Le vainqueur, François d'Haene, mettra 23h45. Le dernier, classé 1688ème sur 2545 partants, mettra 66h.

Pour ma part, je me sentais prêt, fort d'un entraînement cumulant environ 100 000m D+ et 3000 km de sentiers depuis le début de l'année, sans pour autant avoir le sentiment de m'y être lassé, et d'une expérience en ultra trail acquise sur l'UTMB, la TDS, l'UTAT et la Transgrancanaria depuis une dizaine d'années.

Arrivé avec Valérie, mon épouse, cinq jours plus tôt, j'ai eu le temps de repérer un peu la géographie du parcours en voiture, de m'installer confortablement dans un gîte sympa, de retirer mon dossard sans stress malgré une interminable attente, de faire un peu de tourisme (nous avions vécu 9 mois à la Réunion il y a 23 ans et n'y étions pas retournés depuis) et, surtout, de se reposer pour « faire du jus ».
Tous les voyants étaient donc au vert jusqu'à ...45 minutes du départ, moment où je décide de mettre en route mon smartphone pour transmettre une vidéo live du départ et de l'ambiance extraordinaire de celui-ci.
J'avais acheté deux jours avant une carte SIM prépayée chez SFR Réunion afin de bénéficier de la meilleure couverture possible. Petit hic : j'avais oublié d'apprendre mon nouveau code PIN et mon contrat est resté au gîte, à 30 minutes en voiture ! Au bout de trois essais infructueux, mon téléphone se retrouve donc bloqué. Donc pas de vidéo, pas de photos, pas de musique et, surtout, pas de possibilité d'appeler en cas de problème pendant la course. C'est fâcheux. J'appelle Valérie grâce au portable d'un bénévole et lui explique la situation. Décision : je prends le départ sans téléphone actif et Valérie se charge de contacter SFR pour obtenir un code PUK qu'elle me communiquera dès que possible à un point de ravitaillement. Je suis hyper déçu de ne pas pouvoir partager ces instants hors du commun avec ma famille et mes amis mais je reste à peu près zen et dépense un minimum d'énergie inutile.

Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Au coeur de la course - Saison 1
Il est 21h45, il fait un peu frais en bord de mer et, entre temps, la plupart des coureurs se sont agglutinés contre les barrières sans qu'aucune instruction n'ait été donnée. Pour me détendre, je discute quelques instants avec un concurrent venu de Bordeaux qui m'explique ne plus s'être entraîné depuis fin juillet pour être frais ! A 21h50, Ludo Collet, alias The Voice, annonce la mise en place sur la ligne de départ. Il faut suivre un couloir sur 200 m. Grosse bousculade. Certains sprintent pensant que le départ a été donné. On ressent une très forte tension mais personne ne s'énerve. Je me retrouve tant bien que mal dans l'aire de départ, très mal positionné, au 2/3 environ de la meute.
Le départ est donné à 22h00 précises et, pendant 3 km de front de mer bitumé, nous longeons une foule très compacte sur les deux côtés de la chaussée, qui crie, qui chante, qui danse,  qui nous tend les mains. Il y a aussi un feu d'artifice et des groupes de musiciens. L'ambiance est extraordinaire : toute la Réunion lé la. Pas étonnant : depuis une semaine, tous les journaux, radios et TV locales ne parlent que du GRR. Il y a des affiches 4X3 au bord des routes. C'est l'événement de l'année ici. Chaque péi (= réunionnais) a un ami proche ou un parent participant à l'une des trois courses organisées en même temps : Le GRR, le Trail de Bourbon (111 km) et le Trail des Mascareignes (65 km).

Pris dans la masse, il ne m'est pas possible de courir à plus de 8 km/h sur le plat. Je reste patient. Je n'ai pas le choix. Nous quittons le bord de mer et montons tranquillement à travers les faubourgs de Saint Pierre, toujours sur le bitume. Les spectateurs sont un peu moins nombreux, mais toujours aussi chaleureux, attablés au bord de la chaussée devants leurs cases.
Nous passons devant un 1er stand de ravitaillement où je ne vois personne s'arrêter, puis nous empruntons une piste tracée à travers les champs de canne à sucre. Il fait chaud, humide et nous avalons beaucoup de poussière. J'avance, pas très vite mais j'avance, jusqu'au 2ème ravito au Domaine Vidot où je pointe exactement dans le timing prévu. C'est la cohue : je laisse tomber toute tentative d'attraper quoi que ce soit. Je reste un peu perturbé par mon problème de téléphone, mais rassuré d'avoir eu la bonne idée de louer une balise GPS qui doit permettre à ma famille et mes amis de me suivre précisément tout au long du parcours et d'émettre un SOS le cas échéant.

Quelques mètres après la sortie du Domaine Vidot, la route devient sentier et...tout le monde s'arrête. Bloqué. Rien à faire sinon attendre. Je vais perdre 1 heure au total dans cette portion. Là encore, personne ne s'impatiente. Une concurrente savoyarde avec laquelle j'ai tout le temps de discuter et qui baille toutes les 30 secondes à s'en décrocher la mâchoire, m'explique que c'est plutôt moins pire que l'an dernier car elle avait eu la possibilité de faire des micro-siestes dans le bouchon. Elle m'explique aussi que son mari, qui vise 41h à l'arrivée, est parti loin devant à 14 km/h sur le front de mer. Cela m'inquiète un poil car je vise un temps total inférieur : je me dis que je ne suis décidément pas dans le bon wagon. J'apprendrai bien plus tard que son chéri abandonnera au ravito suivant, au km 25 !

Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Au coeur de la course - Saison 1La Rivière des Remparts, énorme gorge volcanique de 1000 m de profondeur         (clic gauche pour agrandir)

Puis le sentier s'élève en douceur : la canne à sucre disparaît au profit d'une forêt d'altitude et d'un air frais dans lesquels je me sens plus à mon aise. Je double beaucoup de concurrents sans forcer. Normal, vu ma position de départ. Certains ont déjà une sale mine. J'en vois un enroulé dans sa couverture de survie allongé au bord du sentier longeant la Rivière des Remparts (photo), énorme gorge volcanique de 1000m de profondeur.
J'arrive au ravito de Notre-Dame de la Paix où Valérie m'attend frigorifiée et inquiète depuis près de 3h. Il est 3h du mat', cela fait 5h que j'ai pris le départ et je pointe en 1427ème position. Ca calme ! J'ai une heure de retard sur mon tableau de marche mais je me sens bien et surtout serein pendant  que certains, partis beaucoup trop vite, vomissent ou abandonnent. Elle m'indique qu'elle n'a pas pu joindre SFR et que ma balise GPS ne fonctionne pas. Top ! Je lui recommande d'attendre l'ouverture de la boutique SFR à 9h et de me communiquer le code PUK à mon passage au ravito de Mare à Joseph, à l'entrée du cirque de Cilaos. Je repars et poursuis donc ma remontée infernale en prenant soin de me couvrir au fur et à mesure que la température descend, pour atteindre 3°C au Piton Textor, à 2200 m d'altitude. Je surveille régulièrement mon cardio pour ne jamais dépasser 135 ppm. J'aborde la longue et agréable descente sur Mare à Boue à la lueur du petit matin, avec une vue dans l'axe sur le Piton des Neiges, point culminant de l'île (3072m), la Plaine des Cafres parsemée d'innombrables anciens petites cratères et lacs volcaniques, et le Coteau Kerveguen que nous allons bientôt devoir escalader. A gauche et à droite, l'océan Indien. Au-dessus, un ciel dégagé alors qu'il pleut très fréquemment dans ce secteur.

Le Grand Raid de la Réunion 2016 - Au coeur de la course - Saison 1             Montée vers Notre-Dame de la Paix                                             Descente vers Mare à Boue

Nous traversons la seule Route Nationale reliant l'Ouest à l'Est et retrouvons un public très nombreux et chaleureux avant d'arriver au ravito de Mare à Boue, célèbre pour sa...boue et son poulet grillé. La 1ère est exceptionnellement quasi absente et je fais honneur au second, accompagné d'un riz bien collant ! Il est 7h30 du matin et j'ai doublé 400 concurrents depuis Notre Dame de la Paix. Le moral est aussi bon que l'appétit, les pieds sont au top, je ne ressens aucune douleur, on continue sans état d'âme.
Nous longeons des champs parsemés d'arums. Contre toute attente, il se met à tomber une sorte de crachin breton pas désagréable et nous attaquons la longue mais peu raide montée nous amenant un point culminant du parcours (2206m).
S'ensuit une invraisemblable plongée de 750m D- dans le Cirque de Cilaos, proche de la verticale, très technique et glissante, mais la présence de la forêt tropicale permet de s'accrocher aux branches !

Bruno réussira-t-il à obtenir son code PUK : le suspens est intense ! A suivre...  Bruno Lagarde. "

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 27 Octobre 2016

Lancé en 1995, “Le Grand Trail des Templiers” (76 km et 3600 m D+) appartient à la catégorie de ces courses dites mythiques. Aujourd'hui, c'est l'épreuve reine du “Festival des Templiers”, lequel se déroule sur quatre jours à Millau (Aveyron). Au programme de l'édition 2016 (20-23 octobre), un Salon du Trail (plus de 100 exposants) et pas moins de 15 épreuves, de 1,5 km à 76 km, de quoi satisfaire tous les goûts et tous les âges. Le dimanche 23 octobre, le Grand Trail des Templiers, qui avait fait le plein de participants, clôturait en beauté ces quatre jours de fête du trail.
                                                                                                                                                      (clic gauche pour agrandir)
Le Grand Trail des Templiers 2016 - Bastien Duvalet en était...                  Bastien Duvalet (2ème à gauche), au départ des Templiers avec des amis Picards

Heureux détenteur de l'un des 2500 "sésames" ouvrant droit au sas de départ, Bastien Duvalet , nouvel adhérent du club, découvrait le Grand Trail des Templiers. Il allait y connaitre des hauts et des bas - normal avec 3600 m de D+ ! Malgré une certaine déception quant au déroulé de sa course, Bastien en revient tout de même satisfait de son résultat... et déjà prêt à repartir sur ce "magnifique parcours" (Bastien dixit) !
Une expérience à découvrir dans le résumé de course qu'il nous livre ci-dessous.

Résultat ASPTT Nice – 1983 classés (329 abandons)
 Clt   Dossard                                        Cat / Clt     Temps      Ecart 1er
260     187       DUVALET Bastien    SEH 159   10:30:52    03:45:40

Classement complet
Le Grand Trail des Templiers (parcours, profil...)
 
Pierre Planas  - http://nice.asptt.com
 
Le Grand Trail des Templiers de Bastien Duvalet :
“Ce mélange, un sentiment de fierté d'être finisher de ce trail si emblématique, reconnu internationalement, avec la présence de trailers américains, espagnols, japonais, etc... mais également une grosse déception car la course ne s'est vraiment pas déroulé comme je l'aurais aimé...
Certes, je termine cette course en 10h30, à la 260ème place sur les 2312 au départ mais avec un dossard élite et départ dans les 200 premiers je postulais plus sur une course en 9h30 et dans les 150 premiers.
Déjà pour commencer, le réveil à 3h30 dimanche matin - mal de gorge et nez bouché - me fait vite penser que la course démarre mal, mais bon, nous verrons bien...
Arrivée à Millau vers 5h00. Etant dans le SAS élite, j'ai le temps de m'échauffer convenablement pendant 20 minutes et même de discuter avec Lucie JAMSIN, qui terminera 1ère française. 10 minutes avant le départ, je rentre dans le SAS de départ, les sensations sont malgré tout très bonnes, la température est douce 9°C avec beaucoup de vent.
                                                     Millau et son fameux pont  (en arrière plan)                     (clic gauche pour agrandir)
Le Grand Trail des Templiers 2016 - Bastien Duvalet en était...
Le départ est donné à 6h00, je parts assez vite, voire trop vite, je suis à 4'05'' au km sur 2 km et je me fais doubler de toutes parts, alors je m'accroche. A la première ascension, je tiens le rythme, tout va bien. Nous arrivons ensuite sur une longue partie roulante avant le premier ravito à PEYRELEAU (23ème km) et là, certes je tiens mon allure mais que je ne suis pas en mesure de faire plus, impossible de relancer.
J'arrive à ce 1er ravito avec 10' d'avance sur mon temps prévisionnel.
Le 2ème ravito (SAINT ANDRE DE VEZINES) est au 35ème km, les sensations sont les mêmes que sur la première partie, avec en plus un coup de froid qui me perturbe les intestins. Ce sera le cas jusqu'à la fin de la course.
Le 3ème ravito (PIERREFICHE) est au 48ème km, l'allure n'est certes pas exceptionnelle et les sensations plus que mitigées, mais j'arrive à tenir le rythme et mon objectifs de 9h30.
Le 4ème ravito (MASSEBIAU) est au 65ème km, c'est pour atteindre ce ravito que les choses sérieuses commencent, en tout cas pour moi. N'ayant plus aucune capacité de relance, l'allure se fera de plus en plus faible. Je vais ainsi perdre quasiment 45 minutes en 17 km sur mon objectif. A partir de là, la course se réalisera pour moi vraiment au mental....et surtout avec l'objectif unique de terminer, le chrono étant à présent secondaire.
A partir du 65ème km, déjà très entamé physiquement, cela devient encore plus sérieux avec grosses ascensions avant l'arrivée, la première de 3 km avec 550 m D+ et la deuxième (km 73)de 2 km avec 370 m D+ et des passages à plus de 40%.
Ainsi, je franchis la ligne en 10h30, satisfait malgré tout du résultat, d'autant plus que ce parcours est vraiment exigeant avec des côtes assez longues et des descentes qui n'autorisent pas la récupération car également très pentues.
Un magnifique parcours composé de chemins et surtout de single tracks dans un décor merveilleux.
A refaire.... Bastien Duvalet

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 24 Octobre 2016

Ce dimanche 23 octobre, Les Foul&es de Mandelieu* ont frappé fort avec 380 coureurs classés à l'issue de la première édition du parcours de 10 km tracé le long de la Siagne.
Un lancement très réussi et bien arrosé (par le ciel :) ! ), mais il en aurait fallu bien plus pour décourager les participants - Valérie Matthys en était - venus découvrir la dernière née des courses sur route du département.

Résultat ASPTT Nice - 380 classés
Clt                                  Temps   Clt / Cat
217 Matthys Valérie     58:38     8    V2F

  Valérie (66), ici avec Doriane Pesci (67) et Céline Plassereaud (68) à la soirée 1000 m piste du 18 mai 2016
Les Foul&es de Mandelieu 2016 - Succès d'une première édition arrosée !
Classement complet
Album photos (Jennie Brugnot)

La compétition semble donc promise à un bel avenir... d'autant plus que la participation aurait pu être beaucoup plus élevée. En cause, tout d'abord un engouement tel que le quota de 500 dossards avait été atteint à deux semaines de l'épreuve, donc au début de la période habituelle de rush des inscriptions, ensuite la pluie qui, s'étant invitée avant le départ, avait sans doute dissuadé nombre d'engagés de prendre le départ.

Particularité de l'épreuve: pas de dossard, son n° étant imprimé sur le maillot de la course, éventuellement personnalisé avec le prénom ou surnom du coureur, d'où un nombre limité de dossards et une date butoir pour s'engager.

(*) Le nom de l'épreuve reprend celui du magasin "Foul&es" (écrit avec un &) qui organisait l'épreuve en partenariat avec le MNAC (Mandelieu La Napoule Athlétic Club).

Pierre Planas  - http://nice.asptt.com 
Les Foul&es de Mandelieu 2016 - Succès d'une première édition arrosée !

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 23 Octobre 2016

Notre "traileur au long cours" s'y était préparé toute la saison à cette 24ème édition du Grand Raid de la Réunion, nom officiel d'une "Diagonale des Fous" qui porte bien son surnom, la preuve en chiffres...
Parti de Saint-Pierre (carte ci-dessous) le jeudi 20 octobre à 22 heures, Bruno Lagarde est arrivé à Saint-Denis le samedi 22 octobre à 17h35. Entre les deux, la bagatelle de 167 km de sentiers agrémentés de secteurs techniques, d'incursions à plus de 2000 m d'altitude, de 9700 m de dénivelé positif et autant en négatif... un fartlek XXL² !!!

La Diagonale des Fous 2016 - Bruno Lagarde a tenu bon !
Malgré tout, Bruno avait gardé assez de souffle pour commenter en direct les 1000 m précédant son arrivée et envoyer son enregistrement  video sur "les ondes de facebook", remerciant tous les fans qui l'avaient suivi et soutenu pendant ce périple "de folie"...
Une folie ? Plus autant qu'aux débuts de ces courses de l'extrême, comme le Marathon des Sables il y a plus de 30 ans, ou la Diagonales des Fous il y a plus de 20 ans. L'expérience acquise avec le développement de l'ultra trail fait que les pratiquants savent (en général) comment préparer ce type de compétitions hors du commun...
D'ailleurs, comme sur d'autres ultra trails mythiques tels l'Ultra Trail du Mont-Blanc, ils étaient des milliers à se bousculer au départ, près de 2500 "petits fadas" (plagiat de l'un d'entre nous :) !) représentant une trentaine de nations. 1688 d'entre eux eurent l'immense joie de passer sous la banderole d'arrivée tant rêvée. Les autres, 30% des partants, durent se résoudre à abandonner... en se promettant soit de revenir... soit "qu'on ne les y prendrait plus" !?

Résultat ASPTT Nice - 1688 classés (dont 344 en catégorie M2H)
 Clt   Dossard                                      Temps          Clt / Cat
434     194       LAGARDE Bruno  43h35mn18s  60 M2H

Classement complet
La Diagonale des Fous 2016 (parcours, vidéos, articles..)

On notera la victoire de François d'Haene qui, en 23h45', remporte son 3ème succès sur le Grand Raid et, chez les femmes, celle d'Andrea Huser, arrivée 11ème scratch en 27h 44' !

A suivre: au coeur de la course avec Bruno

Pierre Planas  - http://nice.asptt.com

Voir les commentaires

Repost0