Quelle émotion mais quelle émotion !!!
En direct live du minibus de retour de Buis les Baronnies, les résultats des 10 représentants de l'ASPTT Nice alignés sur le 22 km d'une des manches du TTN (Trail Tour National) qualificative pour les Championnats de France de trail qui auront lieu cette année chez nous, à Saint-Martin Vésubie.
Un départ à 13h pétantes le samedi 18 avril tous ensemble (ou presque : Charly et Max ayant opté pour des formules indépendantes et familiales, sans doute pour s'épargner des dérives alcooliques du team) pour rejoindre le départ de cette épreuve exigeante. Un trajet dans la bonne humeur, le plaisir de se revoir.
Arrivée à Buis les Baronnies : retrait des dossards. Amandine a le dossard 8, dossard élite. Les meilleures auront l'honneur de prendre le départ à ses côtés.
On reprend le minibus 4 X 4 pour reconnaître les 1ers kms de course puis direction le gîte Chanteperdrix à Rochebrune, à 13km de là. Un grand plaisir de retrouver Michèle, la Micha's Tata from Belgium une foué, toujours là (mais plus pour très longtemps malheureusement) avec son sourire, son accueil chaleureux, ses bons petits plats et sa liqueur d'orange maison. Une soirée arrosée donc (de l'eau uniquement pour certains et un peu plus de raisin fermenté pour d'autres), une bouteille de champagne offerte par notre duo vainqueur des 3h au dernier Marathon de Paris.
On fête leur exploit tous ensemble, beaucoup de fous rire, l'heure tourne à en oublier presque que nous sommes tous là pour courir cette fameuse épreuve du TTN.
Le Drôme Trail Trail de Buis les Baronnies, 22Km/+900D+.
Dimanche 19 avril. Lever 5h45. Premières émotions : au petit déj, Ju a la mine des mauvais jours. Il a perdu sa puce (pas Amandine, mais celle qu'on met sur sa chaussure). Nico la retrouve dans le Minibus ½ heure plus tard. Ouf ! 7h du matin, Fred sort de sa douche et nous sommes donc prêts à partir pour Buis. Il pleut légèrement.
Buis est envahi par les trailers et le stationnement n'a pas vraiment été organisé : Bruno cherche une place. Bruno tente une place pour poser notre Superbus et puis .... Bruno cherche une place.
1km plus loin, Bruno trouve une place !
On s'équipe et c'est parti pour le traditionnel échauffement. La tension monte, on vérifie ses sensations, on fait ses derniers réglages ... digestifs.
8h15. Départ des filles. Une ligne de départ prise aux côtés des plus grandes, le nirvana pour tout coureur amateur... Le coup de pistolet est donné, salut Céline, moi j'ai une autre technique de course que toi ;) Et c'est parti pour 22km de trail.
Du trail oui oui mais d'abord un peu de route pour s'échauffer. Une version réduite du col de Vence sur 4km. Mais c'est qu'il est roulant ce trail .... Et des fois on marche ??? Non... bon ok.
Une montée qui monte et puis une descente. C'est fini ? Et bien non une épingle à droite et ça remonte sur 1km
16ème km, ça bascule... cette fois-ci c'est la bonne. Une descente technique, du single, des arbres, des piquants.... Un passage de gué les pieds dans l'eau, un champ d'oliviers et la ligne d'arrivée en ligne de mire.
Mais qui a eu cette idée sotte et grenue de faire partir les filles 15mn avant les gars ? En définitive, tout le monde se gêne et personne n'y trouve son compte. Moralité : beaucoup de casse dans les descentes à essayer de se doubler en mode one again (n'est-ce pas Eric ?)
22km de trail mais 22km de course intensive et d'une densité inégalée. Les chronos sont là pour le confirmer.
Un Fred Gayol en grande forme, rassuré après un hiver délicat (mononucléose, fracture de fatigue, ongle cassé....). Un véritable retour de champion puisque Fred termine en 17ème position en 1h43, 2ème M1 et à 4mn à peine de Sylvain Camus, une grande pointure dans le trail Français.
Il est suivi à 10mn de Max Maccio qui, tel un pastis dans l'eau, termine 51ème et 8ème M1 en 1h53.
Quelques minutes derrière, Bruno Lagarde, en grande forme lui aussi malgré la tension extrême générée par la gestion d'un groupe de jeunes soiffards irresponsables et de longues heures de conduite seul au volant de son 35 tonnes. Ses multiples courses en ski alpinisme de cet hiver (au moins.....2) lui ont donné une caisse phénoménale. Il finira tout retourné à la 69ème place en 1h57, 5ème M2, facile.
Puis surgit du diable vauvert Charly Dalfin convalescent dans un chrono parfait de 2h00' (78ème scratch).
Amandine Ginouves franchira la ligne en 2h04. Un excellent chrono à deux semaines à peine du Marathon de Paris. Elle se classera 6ème femme et 4ème SF. Un véritable exploit sportif et humain qui succède à une consécration du sport d'endurance à Paris.
Venu uniquement pour se qualifier, Julien Carlier remplira sa mission de la plus belle des façons en signant un chrono de 2h09' (126ème scratch), également 2 semaines après avoir arraché de haute lutte un « moins de 3h » sur le marathon le plus beau et le plus dur du monde.
Eric Blier, traileur expérimenté de l'ASPTT Nice, décroche également, couvert de sang, une qualification aux France de Trail malgré une terrible chute dans les rochers avec présomption d'une fracture du cubitus et plaies ouvertes au genou et aux coudes. 209ème en 2h21'. Nous saluons son courage et son abnégation.
Nicolas Campodonico en pleine préparation de l'Ultra Trail du Lavaredo (un des ultras les plus difficiles de la galaxie), obtient sa qualification en 2h22 (218ème scratch) après une semaine hyper chargée en entrainement.
Isabelle Belia, qui découvrait le parcours extrêmement sélectif de la Drôme, finira en 7ème M2 dans un très beau temps de 2h37' qui confirme sa maîtrise de l'épreuve et de la discipline.
Et, last but not least, Sylvie Carmino, dossard 69 (décidément...) habituée des podiums sur les trails régionaux, signe une très belle course en 2h47'. Beaucoup de vélo pour Sylvie ces derniers temps : elle finira avec le sourire et bien décidée à optimiser sa puissance en côtes d'ici aux Championnats de France de Trail.
Alors, en cette belle journée d'avril, nuageuse dans les cieux mais radieuse dans nos cœurs, si Dieu avait jeté son dévolu sur la Haute-Savoie, certains anges du sport d'endurance avaient choisi la Drôme pour villégiature.
Amen et merci à tous les hommes de bonne volonté, sans lesquels nous ne serions pas ce que nous sommes.
Le Collectif Trail, Honneur Prestige et Humilité.
NDLR : Un cierge fût allumé la veille pour implorer la clémence des Dieux Savoyards du Marathon...ils nous ont entendus, merci à eux !