Le dimanche 7 juin se déroulaient en Savoie, au Revard (la montagne au-dessus d'Aix-les-Bains), les
championnats de France de course en montagne. 12,2 km avec 850 m de D+ et 200 m de D- étaient au programme des festivités. Tout ce qui se fait de mieux en France dans l'exercice de la "grimpette" s'était donné rendez-vous au départ de Trévignin (village à mi-chemin entre Aix-les-Bains et le sommet du Revard).
Guillaume Abry était le seul représentant de l'ASPTT et devait prendre une honorable 47ème place, étant donné le plateau de la course. Devant,
Renaud Jaillardon devançait de justesse un J
ulien Rancon qui sortait tout juste des Mondiaux de trail à Annecy.
Benjamin Bellamy complétait le podium.
Pour les Alpes-Maritimes, magnifique titre de vice-champion de France Espoirs pour
Paul Mathou du Stade-Laurentin.
Voici ci-dessous le récit détaillé de Guillaume sur sa page Facebook :
" Premiers championnats de France de ma vie bouclés à une honnête 47ème place. Énorme niveau et densité impressionnante. Je m'imaginais aux alentours de la 20ème place mais quand tu vois qu'un Laurent Vicente fait 25, tu te rends compte que c'était présomptueux !!! Et derrière, il y a des coureurs que je n'aurais jamais pensé battre, comme Fabien Merchat (5ème à Buis-les-Baronnies en avril notamment !). Alors ce top 50, il ne faut pas cracher dessus, il se savoure un minimum et vaut plus que certains podiums "locaux" que j'ai pu faire récemment ! Et bien sûr, ce genre de course te remet à ta place. Je l'avoue sans honte, il m'arrive de me voir trop beau; sur une course comme celle-ci, tu te souviens que partout en France y a des mecs qui sont nettement supérieurs à toi, c'est toujours salutaire comme "leçon" ! Et en termes d'apprentissage, j'ai engrangé plein d'expérience dans ma besace !
Pour la course en elle-même, j'ai envie de dire que j'étais dans ma forme du moment, sans réussir à me transcender mais sans être non plus "à la rue" comme samedi dernier à Rimplas.
Le départ a été juste supersonique. À 3' au km (départ en légère descente), j'étais pourtant loin de la tête déjà ! Ensuite, après avoir quitté la route, les choses sérieuses commençaient avec un chemin boueux puis un passage à vaches nous obligeait à passer à la queue leu leu et au ralenti. Km 2 : Nicolas Martin (7ème aux Mondiaux samedi dernier) me passe après avoir pris un départ prudent. Juste pas le même... Monde !
À ce moment-là mes jambes étaient toutes molles, ça me frustrait de ne pas pouvoir vraiment entrer dans le vif du sujet. Je me suis alors longtemps retrouvé derrière un gars de Metz (c'était marqué sur son débardeur, c'est pas sur sa gueule que je l'ai deviné hein !) qui respirait bruyamment, mais genre comme un camion de pompier toutes sirènes hurlantes ! Comme ça m'a gavé ! D'une part ça me dérangeait dans mon effort et d'autre part faut savoir souffrir dignement merde !
Bref, j'ai profité d'une portion très raide pour m'en débarrasser. C'est alors que le bracelet de ma Garmin a décidé de céder. Depuis le milieu de la semaine, il ne tenait plus qu'à un fil, eh bien maintenant il ne tient à plus rien du tout. J'me suis alors retrouvé avec ma gourde dans la main droite et ma Garmin dans la main gauche ! Pour corser le tout, j'ai dégainé de la poche arrière de mon short mon gel "Énergie rapide", et me suis donc retrouvé à porter, main gauche, en plus de la montre, un tube de gel vide, que j'ai habilement jeté dans une poubelle au ravito suivant.
Avec toutes ces conneries, on était déjà au km 7 et j'me suis souvenu que j'étais là pour courir, et pas n'importe quelle course !
C'est le moment où on est passés de parties en forêt bien boueuses souvent (merci les orages des 2 dernières nuits !) à de magnifiques parties dans des pâturages. Effet (placebo ?) du gel ou pas, mes jambes étaient un peu meilleures. Je reprenais quelques coureurs dans les passages les plus raides, où j'étais assez à l'aise.
Km 9 : je vois Germain Grangier arrêté sur le côté, je l'encourage tout en continuant mon chemin. Mince, il était très en forme, dommage !
Nous longeâmes ensuite une magnifique ligne de crêtes, très technique et demandant des appuis vifs. De la vraie montagne, trop bon, trop beau ! J'me fais alors passer par un coureur affûté à mort, avec des tatouages à la Michael Scofield dans Prison Break. Ses jambes et ses bras en sont couverts. Heureusement, lui ne respirait pas bruyamment, sinon ça m'aurait déstabilisé et je serais tombé dans le vide !
Dans la dernière bosse, je reprends Geoffrey Gras, qui m'avait battu à Vence. Merci cousin (Aubin Perret) de m'avoir boosté à ce moment-là, sans toi je ne passais pas.
Ça se finissait ensuite par 200 m de piste, avec une arrivée grandiose, au niveau des belvédères qui surplombent le magnifique lac du Bourget. Un de mes coins préférés ! Bonne idée de la FFA d'avoir retenu ce parcours, remarquablement exigeant et de toute beauté.
Bref, un beau dimanche à la montagne ! "
Tous les résultats ici :
http://bases.athle.com/asp.net/liste.aspx?frmbase=resultats&frmmode=1&frmespace=0&frmcompetition=163594 Guillaume ABRY