Un marathon, ça vous dit ?
Désolé de vous décevoir, mais si l'envie subite vous taraude d'être au départ, dans deux mois, du 2e Marathon des Alpes-Maritimes - c'est vrai que ce serait sympa -, c'est râpé !
D'ailleurs, ce n'est pas nous qui le disons mais Raymond Sanchez. Et il sait de quoi il cause.
Entraîneur général de l'ASPTT Nice, ce coureur à pied invétéré multiplie depuis des semaines les séances avec ses athlètes, en vue du 8 novembre. Il nous l'a dit tout de go : « Un marathon est une épreuve exigeante et, non préparé, ça peut être dangereux ! »
On ne s'embarque pas la fleur au fusil ou la bouteille d'Evian à la taille, pour 42 "bornes", qui seront tout sauf des réjouissances...
Le marathon, qu'il soit de Paris, New-York ou des A.-M., ça ne s'improvise pas. Aussi avons-nous demandé à Raymond de vous livrer sa recette du coureur.
Du bonheur ?
1. Le certificat médical
C'est le préalable, exigé par les organisateurs (ndlr, ou à défaut une licence de la fédération d'athlétisme). « Il doit préciser "l'aptitude à faire de la course à pied en compétition" martèle l'entraîneur niçois. On peut passer par un généraliste mais je conseille plutôt un médecin du sport qui, par la même occasion, pourra vous faire passer un test à l'effort, par exemple au Parc des Sports à Nice, à La Fontonne à Antibes ou encore à l'IMSS de Monaco. ça coûte de 50 à 70 euros. Les certificats médicaux de complaisance sont à bannir ! »
2. "L'auto-bilan"
Vous voilà donc muni de votre précieux sésame et prêt à la 2e étape : l'auto-bilan ! En clair, savoir si vous n'êtes pas sur la jante et s'il y en a sous le capot. Car le moteur va chauffer...
Foi de Raymond : « Santé, travail, famille, disponibilité : il s'agit d'en connaître le maximum pour pouvoir adapter la préparation et définir l'objectif de temps sur le marathon. Je le répète, il faut être très prudent. Un athlète bien entraîné peut se préparer en 10 à 12 semaines, tandis que quelqu'un qui s'entraîne moyennement aura besoin de 20 semaines ».
3. La préparation générale
Compter 12 semaines pour un débutant ou un athlète en phase de reprise. Ce "débroussaillage" qui va servir de base à la montée en puissance est à base de course et de PPG (préparation physique générale) : médecine-ball, saut de haies, slalom, détente, saut à la corde, montée d'escaliers, etc.
Une séance minimum par semaine. Mais trois ne seront pas de trop, loin de là...
4. La préparation spécifique
Comptez 6 semaines à raison de 3 séances hebdomadaires minimum, 6 de préférence. « Avant tout, il faut réaliser un test de VMA (ndlr, vitesse maximum d'aérobie). Elle varie grosso modo de 12,5 à 23 et permet de chiffrer l'allure qu'on pourra tenir, donc viser un temps indique Raymond Sanchez (voir tableau par ailleurs). Pour les moins bons, un marathon va durer 5 à 6 heures, pour les meilleurs, moins de 3 heures. Lors de cette période, on travaille beaucoup sur "l'allure marathon", la vitesse spécifique. On fait des courses à pied de 10 à 12 km ».
5. La période de relâchement
Deux semaines avant l'épreuve, l'entraîneur azuréen parle de "relâchement". Chouette : à vous les profiteroles, les discothèques, le limoncello ! On plaisante hélas...
« Non, simplement, on divise de moitié le champ de travail pour ne pratiquement plus rien faire la semaine du marathon », conclut Raymond Sanchez.
Vous voilà donc paré - et normalement bien préparé - pour le Marathon des Alpes-Maritimes.
Celui de... 2010, on vous le rappelle.
Mais non, ne nous remerciez pas.
Car ce sera à vous de jouer.
Ou plutôt, de courir.
Christophe Depiot
Un beau plébiscite pour l'ASPTT et pour le marathon local. J'espère que les organisateurs ont su remercier JB et Raymond pour leur coup de pouce...
Christophe